en-bourlingue-ma-poule

L’aventure javanaise commence par 45 minutes de ferry sur une mer calme, les premiers volcans pointent le bout de leur nez. IMGP6363 (Copier) IMGP6364 (Copier) IMGP6368 (Copier) IMGP6366 (Copier) IMGP6375 (Copier)Nous rencontrons un couple de franco-marocains super sympas qui comme nous se dirigent vers Bondowoso, impeccable nous en profitons pour faire bémo commun et négocier un bon prix. Notre bémo mi bus mi charrette n’est pas tout jeune, nous sommes 5 dedans + le conducteur + les sacs et le moteur à un peu de mal à supporter tout ce poids. Résultat surchauffe systématique toutes les heures et pause pour remettre de l’eau dans le moteur qui fume (le liquide de refroidissement est apparemment inexistant), un trajet qui nous fait grandement penser au Laos. Nous arrivons donc à 15h00 dans la petite ville de Bondowoso, point de départ pour la découverte du Kawah Ijen et surtout lieu de rencontre avec les copains Marion et Brice, l’équipe en bourlingue. Après avoir emprunté deux téléphones nous nous retrouvons dans la grande rue entre deux stands de marchands de fruits, nous sommes hyper méga trop beaucoup contents de les croiser ici à l’autre bout du monde. On vous fait un peu les présentations : Marion est la copine de Marion (rencontre aux Beaux Arts), elles ont fait leur premier grand voyage à Madagascar ensemble c’est donc tout un symbole de se retrouver ici pendant le deuxième grand voyage. Brice c’est le copain de Marion (duo la bourlingue), ils sont partis depuis un peu plus d’un an et demi pour un voyage presque sans avion depuis la France en passant par tous les pays en Stan avec des noms compliqués du genre Kirghizstan puis la Chine, l’Inde et j’en passe… Nous les suivons de pays en pays depuis le début sur leur blog www.en-bourlingue.com et nous arrivons finalement à nous retrouver sur l’île de Java pour écrire un post commun. C’est un peu nos stars à nous et nous sommes tous émus de ces moments partagés. Après ces retrouvailles nous trouvons un petit hôtel et c’est parti pour une grosse séance papotage et échanges de bons plans de voyageurs le tout devant de la copa (merci Karinne) et du chocolat (les restes du colis). Ils nous filent pleins de tuyaux pour l’Inde et la réservation des trains, pleins de nouvelles applications trop pratiques, les garçons comparent très fièrement leurs superbes tableaux excel de budget (Brice nous impressionne avec ces camemberts de répartition des dépenses). Pendant ce temps, petit moment girly pour les filles avec pause de vernis et comparaison des gardes robes (‘ouhaaouuu toi tu as 4 tee-shirts’, ‘mais moi j’ai 3 pantalons’, ‘joli ton tee-shirt’, ‘je peux plus le voir je le porte depuis 7 mois’…) ça fait trop plaisir de partager des moments tous simples avec les copains.IMGP6384 (Copier) IMGP6392 (Copier)Le soir nous allons manger dans un petit bui-bui et c’est pour nous le bizutage du sans couverts après s’être soigneusement laver les mains dans une petite gamelle d’eau citronnée. Alors manger avec les mains cela parait super simple mais en fait pas tant que ça. Toute notre éducation est construite sur manger proprement et bien tenir les couverts et tout d’un coup on doit plonger notre main droite (surtout pas la gauche) en plein dans le riz, le poulet et la sauce. Ensuite la technique consiste à écraser un peu le riz pour faire une boulette et ensuite pousser tout cela dans sa bouche avec le pouce (un peu comme une petite pelleteuse). Nous nous familiarisons avec la technique sur les bons conseils de la bourlingue experts en la matière.

Le lendemain c’est balade tranquille dans les rizières et les champs de tabac, arrêt papotage et potins sous un petit abri en écoutant chanter le muezzin et shooting photos des deux Marion (il faut quand même des preuves des retrouvailles !). IMGP6398 (Copier) IMGP6406 (Copier) IMGP6409 (Copier) IMGP6412 (Copier) DSCF7831Ensuite nous faisons les réserves de nourriture pour la nuit et l’ascension du volcan, sur les conseils des deux Marion nous sommes parés à franchir l’Everest et ravitailler un groupe de 10 personnes (profusion de gâteaux, fruits en tout genre, plat de riz, omelette, 2l d’eau par personne…). Départ 23h00 en bus les sacs bien chargés, petite sieste éclair pendant les deux heures de trajet puis à 1h00 du mat’ nous attaquons la montée. C’est raide et poussiéreux mais assez court et en une heure nous sommes en haut et nous attaquons la descente dans le cratère. Nous sommes pour l’instant seuls à descendre le petit chemin chaotique jusqu’au cœur du volcan et c’est là que nous croisons le premier porteur de souffre. Nous nous poussons le plus possible pour ne pas les déranger, leurs paniers chargés de roches jaunes craquent à chaque pas, leurs souffles sont courts et rapides, leurs pas sont lents et la courbure de leurs dos témoigne du poids des kilos. Nous les regardons dans un silence religieux avec un petit pincement au ventre et beaucoup d’émotions. C’est une situation délicate de se retrouver en voyeur avec un appareil photo pendant que ces hommes se tuent au travail pour un salaire de misère…nous sommes mitigés sur notre ressenti et notre place ici. Au creux du cratère des flammes bleues électriques déchirent la nuit noire, dans un spectacle complètement surréaliste. IMGP6460 (Copier) IMGP6461 (Copier) IMGP6468 (Copier)Ces flammes sont en fait des vapeurs de souffre qui s’échappent du cratère à une température de 200° avant de refroidir et de passer à l’état liquide puis à la cristallisation pour former des roches aux teintes jaunes orangées. Les mineurs descendent dans le cœur fumant pour récolter des grandes plaques de souffre à l’aide d’un bout de bois ou d’outils sommaires. Entourés de poussières et des vapeurs toxiques et puantes ils n’ont pour protection qu’un simple foulard autour de leur bouche. IMGP6456 (Copier) IMGP6639 (Copier) IMGP6671 (Copier) IMGP6676 (Copier)P1050646 (Copier)Une fois les doubles paniers bien chargés et équilibrés (environ 60 à 70 kilos) ils commencent la remontée. Nous regardons ce spectacle un bon moment, quelques bourrasques de vent souffrées nous piquent les yeux et la bouche puis nous nous retournons pour commencer la montée. A notre grande surprise des cinquantaines de lampes de poches éclairent le petit chemin, on se croirait presque dans une descente aux flambeaux tellement il y a de touristes. IMGP6465 (Copier)Nous slalomons entre les groupes d’indonésiens, d’allemand ou d’anglais, aucun porteurs de souffre à l’horizon mais nous les retrouvons tout en haut en train de vendre des masques à gaz (en fait de simples masques à poussière sans cartouches), ou des bouts de roches, ou de proposer leurs services en tant que guide (d’ailleurs complètement inutiles). Nous nous posons quand même la question de la partie spectacle de tout cela, nous n’avons finalement croisé que quelques porteurs mais par contre beaucoup de vendeurs, le tourisme à t-il prit le dessus sur l’activité du souffre ? En même temps vu la difficulté du travail nous ne pouvons pas leur en vouloir de chercher des moyens annexes de gagner de l’argent.

Nous remontons un peu plus haut pour regarder le soleil se lever sur les sommets et à notre grande surprise nous découvrons que tout au fond du cratère il y a un beau lac bleu (le plus acide du monde nous éviterons donc de piquer une tête). Panorama sans titre10 (Copier) Panorama sans titre6 (Copier) Panorama sans titre5 (Copier) Panorama sans titre2 (Copier) Stitched Panorama Stitched PanoramaIMGP6512 (Copier)IMGP6592 (Copier) IMGP6570 (Copier) IMGP6633 (Copier) P1050622 (Copier)DSCF7998 IMGP6548 (Copier) IMGP6623 (Copier)DSCF8031Nous mangeons nos multiples victuailles devant ce panorama, moment selfie à 5, pause contemplation, on est bien avec les copains malgré nos yeux qui commencent à piquer de notre nuit blanche. Nous prenons notre temps pour redescendre. IMGP6536 (Copier) IMGP6562 (Copier) DSCF8022 DSCF8019 DSCF7963 DSCF7946 IMGP6624 (Copier) IMGP6635 (Copier)Panorama sans titre8 (Copier) Panorama sans titre12 (Copier) Panorama sans titre11 (Copier) Il est environ 6h30 quand nous arrivons de nouveau en haut du cratère, les porteurs de souffre sont de retour, plus nombreux qu’avant, il n’y a presque plus personne, tous les groupes sont redescendus. Nous les regardons marcher lentement flanqués de leurs deux corbeilles remplies de roches jaunes, nous posons quelques questions sur leur travail et nous apprenons qu’il y a en fait 250 porteurs de souffre qui effectuent deux trajets (montée et descente) par jour en chargeant environ 70 kilos. Le kilo de souffre est payé 700 roupies (quelques centimes), un trajet leur fait donc gagner la somme de 3,50 euros pour des heures de travail exténuantes et dangereuses pour leur santé. Ils travaillent donc très tôt dans la nuit (1h00 du mat’ à 9h00, avec pause pour vendre des trucs aux touristes pour certains).IMGP6670 (Copier) IMGP6668 (Copier) IMGP6649 (Copier) IMGP6646 (Copier) IMGP6644 (Copier) P1050652 (Copier)Après une descente qui nous semble bien longue, nous sommes de retour à la voiture à 10h00 crevés et ultra poussiéreux. Après-midi tranquille, activités lessive et échanges de photos. On profite à fond des derniers moments ensemble car demain chacun reprend sa route, nous vers le volcan Bromo et la bourlingue vers Surabaya. DSCF8073DSCF6534Merci les copains pour ces bons moments, on est contents que nos chemins se soient croisés après ces mois de voyage, pour la première fois dans l’histoire de en-route-ma-poule voilà un article commun entre nos deux blogs http://www.en-bourlingue.com/en-bourlingue ma poule/ , on est tout fiers de cette parution en simultanée. Bonne route, bon vent et bonne bourlingue, on vous suit, on vous lit et on se retrouvera pour un mercredi hachis parmentier quelque part dans le monde !

Nb 1 : La bourlingue gère plutôt bien l’indonésien, nous avons noté pleins de mots sur notre petit carnet et avec Lorie nous nous interrogeons tous les jours histoire de progresser et de mieux communiquer.

Nb2 : A Java les salles de bains sont des mandis, il y a un genre de baignoire petite et haute qui est en fait une réserve d’eau avec un sceau. Pour se laver il suffit de se jeter l’eau FROIDE dessus, c’est nettement mieux que les pseudos douches-tuyaux du Laos avec un mini filet d’eau sans pression.

Nb3 : on ne parle pas beaucoup de notre nouvelle coéquipière de voyage dans cet article mais Lorie tel un caméléon s’est très facilement adapté à notre façon de voyager pour notre plus grand bonheur (même son palais commence à se former (un tout petit peu) aux épices) !

 

15 thoughts on “en-bourlingue-ma-poule

  1. yéyé ! un joli moment, des belles photos avec de beaux paysages et de rayonnants visages ! une belle atmosphère se dégage au travers de ce post. vos mines témoigne de la fatigue mais une fatigue saine ! un peu de nourriture de chez nous, ça ravigote, la logistique est le nerf de la guerre 😉
    gros bisous, enjoy and take care.

    1. Tu m’étonnes que ça ravigote la charcut’ corse c’était le top du top la logistique a du bon 😉 je pense que l’île de Java et ses volcans te plairait bcp. Gros bisous a toi et Titouan!

  2. Les copains,
    Merci pour ces deux jours partagés.
    On est également hyper contents de cette parenthèse. C’était simple et complice.
    Marion retrouve Marion, même à Madagsacar ils sont contents figurez-vous!

    On continue de vous suivre également. Profitez bien de tout!
    Vous êtes bien partis…!
    Vous nous manquez, on pense à vous!
    On vous embrasse fort!

    PS – Bravo pour les leçons de bahasa
    PPS – Votre texte est au top!
    PPPS – Avez-vous eu le droit à des chanteurs de bus ?
    PPPPS – à Sumatra, vous DEVEZ goûter au Rendang!

    1. Mais oui on a eu les chanteurs de bus on a bien pensé a vous. Qu’est ce qu’ils sont mauvais!! On vous donnera des news du rengang. Pleins de bisous et profitez a fond la caisse!.

  3. Des retrouvailles qui sentent bon la Vraie Amitié .C’est chouette

    J’ai sous le coude de belles photos de Marion / Marion dans le périple de Madagascar . Quelques années après, avoir d’autres clichés d’une rencontre à l’autre bout du monde c’est un peu émouvant .
    Toujours la même fraîcheur les Filles !!! J’aime ce punch .
    Cet article est très beau, On sent les routards aguerris , faisant face aux situations les plus spartiates, mais aussi des regards pleins de sensibilité et d’Humanité .

    C’est plein de réconfort .

    Continuez bien à trois .Amitiés à Lorie

    Bisous et pas de risque pour la suite
    Bizzzzzzzzzzzzzzzzzz

    1. Chère Maryse,
      Je repensais à nos mails communs qu’on envoyait depuis Madagascar sur l’ordinateur le plus lent du monde…!

      « La grande Marion va bien, elle mange bien, soyez rassurée ! »- petite Marion

      La prochaine fois, c’est à Lelex qu’on se rencontre.

  4. j,avais vu un reportage sur ses porteurs de soufres qui gagnaient une misère et qui se tuaient à la tache,c’était émouvant….et la encore plus,car vous les avez approché de près…Que les couleurs sur,autour ,dedans ,le volcan sont belles,comme vos frimousses resplendissantes….vos sourires font plaisir à voir,et plus encore….votre bonheur est palpable….Très beau spot commun….on sent la joie de Marion de retrouver une amie….une autre Marion…..pour info c’est pas de la coppa mais du lonzo,pas d,àne mais du cochon Corse,car en Corse on ne tue pas les anes,….Cette ascension du volcan est magique et magnifique…ce spot est super ….bisous pleins…a vous 2 et a Lorie….contente de t’avoir eu par skipe Romain….bisous…

    1. Oui on était supers contents de voir les coapins car la probabilité de se croiser a l’autre bout du monde en même temps était faible. Premier volcan javanais pour nous c’était top on se croyait un peu dans un reportage arte. Gros bisous

  5. Que de plaisirs de vous lire!!!! Les photos sont tellement bien prises… Vous me faites rêver!!! Les couleurs sont profondes, les sourires sincères , les regards émerveillés, et les paysages… Je n’ai pas de mots. ( c’est peut être pour ça que j’écris rarement sur votre blog, je n’ai pas de mots …) en tout cas merci pour vos témoignages.

    Bisous de nous trois!!!!

  6. C est bien sympa de voir vos trombines et celle de ma lolo. Vous avez effectivement du passer par pleins d emotions, les retrouvailles avec les copains et le partage de toutes les sensations entre l effort de votre montee nocturne et la decouverte de ces images superbes mais cruelles de ces
    porteurs chargés comme pas possible, laisser leur santé et peut etre leur vie pour presque rien. Manger avec les doigts, c est un bon entrainement pour l inde.
    il me tarde deja le prochain post, bonne et belle suite ainsi qu à vos copains en bourlingue.
    bises et merci

  7. Enfin, cela faisait un petit grand moment que je n’avait vu ta frimousse Romain. Cela ma fait énormément plaisir de pouvoir échanger quelques mots par Skype hier apm. Même si cela fut cours c’était super de pouvoir te voir et t’entendre!!! J’espère que tu as pu manger malgré l’heure tardive. Vous savoir en bonne santé, en forme, rassure, certes la fatigue est là, du a vos expéditions volcaniques, mais c’est une fatigue saine!!
    Vous dire que c’est un plaisir d’aller sur votre bloq, vous devez vous en douter, surtout que j’ai naviguer dans cette région même si cela n’était pas pour la même cause. Avec toi, avec vous je continue à m’évader. Regarder un reportage chez soit, et être au contact de la réalité est tout autre . Photos admirables, sites choisis super, dans une ambiance très amicale puisque le fait d’être entre amis à des KMS de son pays et partager ses expériences, ses joies, ses peines, ses astuces; cela a du vous réchauffer le coeur, et vous faire penser que vous étiez dans le vrai!! (Romain j’ai été voir les fameuses îles de Karinimun Jawa » ) J’espère que la faune et la flore étaient à leurs images. Vous avez du vous régaler!! D’aprés les commentaires, le site n’est pas assez renseigné. En attente de vous lire et de découvrir les photos sous- marine. Bisous à vous trois.

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